Le Projet LALI

Dans les sociétés postindustrielles, l’emploi et l’inclusion sociale dépendent foncièrement de l’acquisition de compétences élémentaires et « douces », et notamment de la maîtrise de la langue maternelle et/ou locale, de la communication interculturelle et des compétences sociales. La recherche montre que les adultes les moins formés et qualifiés sont marginalisés tant économiquement que socialement; ils occupent des emplois peu rémunérés, et à cela s’ajoute une perte d’estime de soi dû à un niveau élémentaire en littératie. De ce fait, il est crucial de développer de nouveaux outils pédagogiques visant à promouvoir les compétences élémentaires et douces chez les adultes moins qualifiés, et à former les migrants dans la langue et la culture du pays d’accueil. La portée de ces outils concerne tant le plan individuel (croissance personnelle) que social (pour une société plus juste et plus équitable).
Le projet LALI intègre l’apprentissage des langues et de la littératie dans le contexte culturel en proposant des activités à réaliser à la fois dans les musées et en classe. De plus, LALI a développé une application mobile appelée Art App, dans le but de faciliter et de renforcer l’apprentissage fait au sein des musées. La qualité de tout le processus va être examinée grâce à un outil basé sur la vidéo. En outre, LALI proposera aux formateurs une panoplie d’outils pour leur permettre de faire évoluer leurs pratiques pédagogiques. Enfin, LALI mettra sur ce site, à disposition des professionnels, un ensemble de produits et d’outils autres.

LALI se préoccupe des besoins et de l’inclusion sociale des adultes les moins qualifiés et ayant un faible niveau de littératie, principalement des migrants arrivés récemment ou n’ayant pas acquis la langue locale ni un niveau satisfaisant littératie malgré un long séjour dans leur environnement de résidence. LALI leur offre la possibilité de poursuivre leur apprentissage et leur insertion professionnelle en proposant des outils pédagogiques qui visent à développer les compétences de base (langue, littératie et, dans une moindre mesure, compétences numériques), à créer des environnements collaboratifs pour l’apprentissage, à valoriser leurs identités culturelles propres, et à utiliser la rencontre avec l’art pour promouvoir ce qui est universellement humain.

 

Apprentissage de la langue et de la littératie à travers l’art

Le projet LALI intègre l’apprentissage des langues et de la littératie dans le contexte culturel en proposant des activités à réaliser à la fois dans les musées et en classe. Ainsi, en plus des sessions en classe, l’apprentissage est transposé dans un environnement concret et réel, et précisément au musée, qui offre des conditions stimulantes pour un apprentissage en groupe. L’art (c’est-à-dire une composante centrale de la culture) devient alors une ressource essentielle pour favoriser l’intégration sociale et linguistique.

Pour vous faire une idée des considérations théoriques et méthodologiques qui sont à l’origine de cette initiative, nous vous invitons à parcourir notre manuel.

Ce manuel appartient à l’ensemble des outils et productions destinés aux professionnels, disponibles sur le centre de ressources en ligne créé par LALI (http://www.lali-project.eu/). Tous les contenus sont considérés comme des biens communs N’hésitez pas à parcourir notre page web, à vous inspirer, et à nous contacter si vous avez des questions!

 

Médiation artistique pour l’apprentissage des langues

Le manuel LALI propose un ensemble d’activités pratiques à réaliser à partir d’œuvres d’art dans les musées et en classe pour l’apprentissage de langue étrangère, l’alphabétisation et les compétences générales. Ces activités sont spécifiquement adaptées pour des adultes peu qualifiés.
Ce manuel comprend 9 chapitres. Le premier chapitre propose des exercices interactifs pour se présenter, pour découvrir des aspects généraux de l’art ou le cadre muséal. Le dernier chapitre propose des moyens d’évaluer et de clore le travail de groupe. Les sept chapitres thématiques tournent autour d’un vocabulaire spécifique: alimentation et nature morte, les gens, les loisirs, intérieurs et vie domestique, nature, ville et architecture, histoires et mythes.
Chaque thème est abordé à travers des œuvres d’art provenant de Paris, Vienne ou Turku. Les œuvres que nous proposons ne sont pas les seules à travers lesquelles ces thématiques peuvent être abordées. L’objectif principal de notre manuel est de vous permettre d’utiliser ces activités comme des plans ou des modèles à adapter à l’offre de tout musée d’art accessible pour vous et vos groupes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Sessions de test des ressources LALI en Finlande, en Autriche et en France

Turku (FI), les premiers ateliers qui ont adopté l’approche LALI ont été organisés à l’automne 2018. Le premier groupe comprenait des participants d’horizons divers, venant de différents pays d’origine et parlant des langues premières – ou maternelles – diverses comme le somali, l’arabe, le persan, l’albanais et le thaï. Les participants les plus jeunes étaient âgés d’une vingtaine d’années, certains n’étant arrivés en Finlande que quelques mois auparavant, tandis que les participants les plus âgés avaient entre cinquante et soixante ans et vivaient en Finlande depuis plus de trente ans. En Finlande cette hétérogénéité est assez courante dans les cours d’enseignement du finnois comme langue étrangère pour les migrants. Le deuxième groupe était relativement plus homogène, car les participantes étaient des mères au foyer avec de jeunes enfants. Cependant, dans ce deuxième groupe aussi, les origines et les langues maternelles des participantes étaient variées (arabe, persan et somali). Dans les deux groupes, nous avons été ravis de voir comment les participants expérimentaient les activités LALI combinant apprentissage des langues et médiation artistique. Les participants ont particulièrement apprécié le caractère interactif des activités linguistiques, des activités artistiques, ainsi que des visites au Musée d’art de Turku. Au cours des ateliers, les participants ont pu développer leurs connaissances en vocabulaire et ont pu en apprendre davantage sur la culture finlandaise mais aussi sur les cultures des autres participants grâce aux discussions suscitées par les œuvres d’art.


Commentaires des participants aux cours pilotes

Positifs
• J’ai appris beaucoup de nouvelles choses et de nouveaux sujets
• les peintures m’aident à mieux comprendre, apprendre et retenir les mots
• J’ai aimé les visites des musées
• J’ai aimé regarder les peintures
• J’ai aimé inventer des histoires
• J’ai aimé travailler en groupe
• J’ai aimé le dessin et les activités artistiques
• les professeurs parlaient clairement, ils étaient sympathiques et jeunes
• nous avons obtenu suffisamment d’aide si nous ne comprenions pas
• c’était bien que nous n’ayons pas eu de devoirs
• l’atmosphère était joyeuse

Négatifs /Améliorations suggérées
• mauvais temps sur le chemin du musée / mauvaise saison
• l’emplacement du musée sur une colline
• plus de discussion
• plus de devoirs, car il n’y avait pas de devoirs

Réactions des animateurs aux sessions tests

Connaître l’histoire de l’art finlandais, contact avec la culture finlandaise
• Apprentissage des langues à travers des images, des œuvres d’art comme matériel pédagogique
• Prise en compte des différences culturelles dans l’enseignement
• L’environnement d’étude (musée)
• Possibilité de visiter un musée, entrée gratuite pour les participants
• Enseignement en tandem (experts en arts et langues)


 

Les cours en Autriche ont eu lieu dans deux lieux très différents: Stand 129 – un étal de marché qui fonctionne comme un centre d’art et de communauté dans l’un des quartiers les plus densément peuplés de Vienne, et Bank Austria Kunstforum – un espace d’exposition pour l’art moderne et contemporain dans le centre-ville de Vienne qui présentait à ce moment-là une exposition intitulée « Fascination Japan ». Pour les deux groupes cibles, les cours ont été structurés en classes préparatoires hebdomadaires dans une salle de classe au stand 129, axées sur le vocabulaire et la grammaire pour préparer les sessions hebdomadaires qui avaient lieu ensuite au musée Kunstforum Wien. Dans l’espace d’exposition, les participants étaient souvent encouragés à explorer par eux-mêmes, à choisir des œuvres d’art de leur goût et à trouver les connexions thématiques dans la vaste collection de peintures modernistes, de gravures et dessins japonais. Les participants ont apprécié travailler ensemble et ont été plus actifs lorsque les tâches avaient un lien clair avec eux-mêmes ou lorsqu’ils pouvaient trouver des parallèles avec leur propre culture (par exemple en reliant les mythes japonais aux mythes syriens). Les cours ont suivi une structure thématique avec des sujets qui étaient à la fois présents dans l’exposition et pertinents pour l’apprentissage linguistique des participants. Les sujets comprenaient « Manger et boire », « Nature et animaux », « Ville et campagne », ainsi que « Histoires et mythes », entre autres. Dans les deux endroits, l’enseignement était attentif aux connaissances déjà existantes des participants, le co-apprentissage était encouragé et le multilinguisme était apprécié. Le thème de l’exposition a encouragé la réflexion sur les transpositions interculturelles et la valorisation de la diversité culturelle. En plus d’améliorer leurs compétences linguistiques, les participants ont apprécié de rencontrer de nouvelles personnes et d’apprendre sur le Japon.

 

Commentaires des participants aux cours pilotes

« J’ai aussi appris à avoir un peu plus confiance en moi lorsque j’écris parce qu’avant j’avais peur, je n’osais pas… mais maintenant c’est beaucoup, beaucoup mieux, je peux écrire des phrases par moi-même, bien qu’il y ait des erreurs de toute façon, mais vous apprenez de vos erreurs et vous vous améliorerez lentement. » (Fatima)

« Ce cours est une bonne chose parce qu’on apprend vite. J’aimerais recommencer. Les peintures et les affiches facilitent l’apprentissage de l’allemand.
Pendant le cours, je continuais d’avoir des problèmes avec la compréhension des textes mais je me suis familiarisé avec beaucoup de mots, même si je ne comprends pas chacun d’eux, je me suis familiarisé avec eux. Et je me souviens des choses. Mon vocabulaire s’est élargi. » (Farbarkary)

 


 

En France les deux groupes cibles ont montré des différences fondamentales. Dans les ateliers d’apprentissage de langue, nous avons travaillé avec des participants étrangers, venant soit de pays maghrébins, soit de pays asiatiques. Les apprenants avaient des objectifs divers en arrivant en France ; certains ont suivi leurs proches vivant déjà en Europe et avaient pour but de s’y installer définitivement, d’autres ne projetaient que de passer quelques années en France. Dans le groupe d’apprentissage de la littératie, nous avons rencontré des participants francophones qui n’avaient pas pu bénéficier d’un parcours scolaire structuré pour des raisons diverses. Tous les ateliers visant à expérimenter les ressources développées dans le cadre du projet LALI ont été structuré de la même façon : un cours préparatoire en classe précédait systématiquement les cours au musée afin de munir les apprenants d’un vocabulaire et de structures grammaticales appropriés pour les visites qui se sont toutes déroulées au Musée du Louvre. Toutes les activités ont privilégié l’interactivité, la participation active des participants, la valorisation de leur expérience et l’apprentissage semi-autonome. Les participants étrangers ont considéré que l’apprentissage d’histoires et de coutumes à travers les œuvres d’art françaises constituait un élément important pour leur intégration sociale. Les apprenants francophones ont apprécié, quant à eux, l’accès à des lieux culturels qui ne leur étaient pas familiers.


Commentaires de participant aux cours pilotes

« C’est vrai que c’est intéressant parce que comme je vous dis c’est assez tard que je viens (au Louvre/au musée). Quand je vois ça et ce qu’on a vu, c’est impressionnant. (…) quand on voit ça en réel comme on l’a dit, c’est différent. C’est impressionnant moi je vous félicite c’est super ! C’est émouvant. (…) Moi, je reviendrais bien tous les jours. (…) Cela fait un drôle d’effet de voir leur vie à eux (à leur époque) et la nôtre, on voit que c’est différent. C’est de l’histoire. C’est vrai que visiter… j’ai pas de mot. » Christine

Réactions des animateurs du cours pilote

« L’intérêt d’utiliser des ouvres d’art dans l’apprentissage de la littératie c’est qu’elles servent davantage de support mnémotechnique à nos apprenants qu’une simple photo d’illustration car ils sont moins habitués à voir des tableaux et ceux-ci proposent des lectures à plusieurs niveaux. » (Pierre, animateur, formateur en alphabétisation)

« J’ai testé quelques activités qui avaient été proposées lors de notre formation. Les retours sont très positifs! J’avais un groupe hétérogène et ce support m’a permis de rendre tous les apprenants actifs et de différencier leurs objectifs. De plus, ils ont beaucoup apprécié de pouvoir travailler sur des œuvres d’arts et il s’en est suivi une discussion à propos des musées et des sorties à programmer. » (Aline, animatrice, formateur de langue)

 

LALI ArtApp

L’App Art LALI est une application mobile développée pour accompagner les activités du manuel d’activité LALI. Elle peut être utilisée pour la préparation de visites, ou en complément après le travail dans le musée. Elle permet de mémoriser ou d’approfondir les éléments de grammaire et de vocabulaires de chaque leçon. Veuillez suivre les instructions ci-dessous pour savoir comment l’utiliser.

 

Comment utiliser l’application LALI Art app:

Téléchargez les instructions et les liens:

LALI ArtApp est disponible sur Google Play Store. Vous le trouverez ici:

 

 

 

Mode d’emploi pour utilisateur d’Android

 

LALI ArtApp sera bientot disponible pour les utilisateurs d’iOS.

Mode d’emploi pour utilisateur d’iOS

 

À propos de LALI ArtApp

Le projet LALI (Apprentissage de la langue et de la littératie à travers l’art) vise à améliorer les compétences linguistiques et la littératie d’adultes peu qualifiés. Dans l’environnement technologique moderne, le processus d’apprentissage doit être accompagné avec des outils modernes, notamment les smartphones. L’application mobile ArtApp a été conçue avec l’objectif d’accompagner les gens dans leur apprentissage de langue et de littératie.

Une fois l’application installée, l’utilisateur peut sélectionner l’une des 4 langues disponibles : anglais, allemand, français ou finnois. L’utilisateur peut ensuite répondre à des sessions de 10 questions. Il y a deux types de sessions: « Questions par thème » et « Questions au hasard ». Dans le volet « Questions par thème », l’apprenant peut organiser son apprentissage autour de thèmes. Dans la section « Question au hasard », l’utilisateur reçoit des questions de tous les thèmes, de façon aléatoire. Il existe 11 types de questions dans l’ArtApp, chacun requiert une solution différente. Une évaluation suit chaque session. Pour maintenir les questions à jour, une application web a été conçue qui permet d’ajouter de nouvelles questions à la base de données si nécessaire.

Du point de vue technologique, ArtApp dispose d’un frontal et d’un principal. Dans le principal, la base de données MySQL et les services web sous TomCat sont déployés. Il existe deux développements de frontal. L’un est Android, il est désormais prêt, l’autre est l’environnement iOS qui est en phase de développement. L’ArtApp peut être utilisé à partir d’Android 5.0 (Lollipop). L’application Web a été développée avec l’environnement Drupal.

 

Voici l’architecture du concept ArtApp:

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici quelques exemples du fonctionnement de ArtApp:

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Présentation de LALI ArtApp

 

 

 

 

 

 

 


 

Thèses sur LALI ArtApp

Imre Erdei, Backend development for mobile application that supports learning foreign languages through artworks (BSc Thesis, 2018)
Supervisor: Dr. László Bacsárdi (University of Sopron)

Tamás Balogh, Get to know different mobile platforms and making mobile app on the selected platforms (MSc Thesis, 2019)
Supervisor: Dr. Gergely Bencsik (University of Sopron)

 


 

Les œuvres d’art utilisées dans la version finnoise de LALI ArtApp

Exercice 1
Elin Danielson-Gambogi (1861–1919): Poutapäivä (1901) Turku Art Museum collection (Wikimedia commons)

Elin Danielson-Gambogi (1861–1919): Viinitarhassa (1898) Turku Art Museum collection (Wikimedia commons)
Gunnar Berndtson (1854–1895): Kesä (1893) Turku Art Museum collection (Photo: Vesa Kinnunen)

Exercice 2
Pekka Halonen (1865–1933): Iltatunnelma (1896) Turku Art Museum collection (Photo: Vesa Aaltonen)
Victor Westerholm (1860–1919): Kymijoen laaksosta (1901) Turku Art Museum collection

Exercice 3
Akseli Gallen-Kallela (1865–1931): Joukahaisen kosto (1897) Turku Art Museum collection (Photo: Kari Lehtinen)
Akseli Gallen-Kallela (1865–1931): Sammon puolustus (1896) Turku Art Museum collection

Exercice 4
Albert Edelfelt (1854–1905): Pariisin Luxembourgin puistossa (1887) Ateneum collection (Wikimedia commons)
Albert Edelfelt (1854–1905): Lopullinen luonnos teokseen Turun Akatemian vihkiäiset 1640 (1902) Turku Art Museum collection

Exercice 5
Juho Rissanen (1873–1950): Ruumiinpesijät (1908) Turku Art Museum collection (Photo: Kari Lehtinen)
Albert Edelfelt (1854–1905): Veräjällä (Portaan kylästä) (1889) Turku Art Museum collection
Eero Järnefelt (1863–1937): Raatajat rahanalaiset eli Kaski (1893) Ateneum collection (Wikimedia commons)

Exercice 6
Hugo Simberg (1873–1917): Perunatyttö (1901) Turku Art Museum collection
Albert Edelfelt (1854–1905): Louis Pasteurin muotokuva (1885) Musée d’Orsay collection (Wikimedia Commons)
Albert Edelfelt (1854–1905: Tohtori Emile Roux (1896) Turku Art Museum collection (Photo: Kari Lehtinen)

Exercice 7
Fanny Churberg (1845–1892): Asetelma (Pariisi) (1876) Turku Art Museum collection (Photo: Vesa Aaltonen)
Fanny Churberg (1845–1892): Asetelma (1877) Ateneum / National gallery collection (Wikimedia commons)
Wladimir Swertschkoff (1821–1888): Asetelma (Alger) (1885) Turku Art Museum collection

Exercice 8
Ali Munsterhjelm (1873–1944): Kalkkijaaloja Aurajoessa (1909) Turku Art Museum collection
Ali Munsterhjelm (1873–1944): Näkymä Aurajoelta (1930-luku) Taidesäätiö Merita collection (Wikimedia commons)
Marcus Collin (1882–1966): Sunnuntai satamassa (1914) Turku Art Museum collection

Exercice 10
Emil Wikström (1864–1942): Viattomuuden uni (1892) Turku Art Museum collection (Photo: Kari Lehtinen)
Georges Winter (1875–1954): Odotus (n. 1902) Turku Art Museum collection
Ville Vallgren (1855–1940): Ylpeys (1898) Turku Art Museum collection (Photo: Kari Lehtinen)

Exercice 11
Dora Wahlroos (1870–1947): Innoitus (Omakuva) (1895) Turku Art Museum collection (Photo: Vesa Kinnunen)
Helene Schjerfbeck (1862–1946): Omakuva (1915) Turku Art Museum collection
Elin Danielson-Gambogi (1861–1919): Elin Omakuva (n.1899) Turku Art Museum collection
Elin Danielson-Gambogi (1861–1919): Omakuva (1903) Turku Art Museum collection
Elin Danielson-Gambogi (1861–1919): Omakuva (1900) Ateneum collection (Wikimedia commons)
Dora Wahlroos (1870–1947): Omakuva (1943) Turku Art Museum collection
Axel Haartman (1877–1969): Omakuva maalaustelineen ääressä (1899) Turku Art Museum collection

Exercice 12
Akseli Gallen-Kallela (1865–1931): Poika ja varis (1884) Ateneum collection (Wikimedia commons)
Akseli Gallen-Kallela (1865–1931): Akka ja kissa (1885) Turku Art Museum collection

 

Evaluer l’impact des formations dans les situations d’apprentissage est une préoccupation permanente des chercheurs en éducation, des animateurs professionnels et des enseignants . Nous apportons avec le projet LALI une contribution à cette préoccupation en proposant une méthodologie empirique basée sur l‘enregistrement vidéo – la Méthodologie d‘évaluation des interactions pédagogiques par la vidéo ou MEIVI en abrégé . Elle permettra aux chercheurs / professionnels de développer une compréhension approfondie des interactions sociales qui se produisent entre les apprenants et les animateurs lors de leurs ateliers / activités en classe ou au musée . En travaillant avec MEIVI, les professionnels seront en mesure d‘identifier les bonnes pratiques, les pratiques problématiques, les pratiques inattendues, et donc d‘adapter continuellement l‘organisation de leurs activités de médiation culturelle et d‘apprentissage des langues, en classe ou dans les musées .
La méthodologie MEIVI est présentée dans ce manuel à travers des enregistrements vidéo collectés lors des ateliers que nous avons menés à Vienne, Turku et Paris dans le cadre du projet Erasmus + LALI .
La présentation de la méthodologie MEIVI est suivie de sa mise en application avec des exemples d’évaluation de certains ateliers représentatifs des activités développées dans LALI . Cette évaluation montre l’intérêt que nous avons trouvé à nous appuyer sur des œuvres d‘art dans les musées pour organiser des activités d‘apprentissage des langues . Les œuvres d‘art se sont révélées être des ressources particulièrement stimulantes pour animer les interactions entre les participants – apprenants et animateurs .
Ce manuel contient donc deux parties principales:
1 . Aspects théoriques et méthodologiques de MEIVI
2 . Analyse comparative de d’activités concrètes pour l‘évaluation des ateliers LALI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Réactions des professionnels (Paris)

« A la formation, j’ai amené une vidéo pour qu’on l’analyse ensemble, sans vraiment savoir quelles informations en tirer. Je repars avec la confirmation que les supports que j’avais proposés intuitivement ont permis à mon interlocutrice de développer un discours qu’elle n’aurait pas tenu autrement. Et puis la discussion avec les autres participants m’a fait prendre conscience que je pouvais systématiser ce genre de pratique dans mon travail de terrain. » (Tom, bénévole, travailleur social à Paris)

« En analysant les vidéos enregistrées en classe, on se rend compte de détails verbaux et non-verbaux qui ont beaucoup d’importance. Est-ce qu’on donne la parole aux apprenants ? Quelle relation on établit avec eux ? C’est très instructif de se voir en action, dans la réalité, avec les apprenants. L’échange avec les autres autour de la vidéo est vraiment intéressant. » (Malika, formatrice bénévole en langue à Paris)

Download pdf LALI Boîte à outils

1. À QUOI SERT CETTE BOITE À OUTILS?

La performance ou la réussite des professeurs de langues et d’autres types de formateurs sont principalement évaluées par l’intermédiaire de tests réalisés par les apprenants, pour vérifier ce qui a été appris, ou par l’intermédiaire d’enquêtes de satisfaction pour savoir dans quelle mesure les étudiants sont satisfaits de leur expérience d’apprentissage. Et bien que ces commentaires soient d’une valeur inestimable, ils laissent de côté d’importantes zones d’incertitude. En effet, ni les performances des apprenants, ni leur niveau de satisfaction ne rendent compte précisément des aspects positifs et négatifs de la posture et des habitudes pédagogiques de la formatrice ou du formateur, ni ne lui permettent d’identifier ou de valoriser ses compétences et d’en développer d’autres aspects. C’est pour répondre à ces questions que nous proposons la boîte à outils qui sera présentée dans ce qui suit. Elle peut servir à des enseignants/enseignantes et formateurs/ formatrices en langue, mais aussi à d’autres éducateurs/ éducatrices qui interagissant avec des groupes hétérogènes d’apprenants adultes.

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Cette boîte à outils est conçue pour aider les enseignants/enseignantes et formateurs/ formatrices à identifier et à réfléchir aux moments déterminants de leurs pratiques d’enseignement (plutôt qu’aux éléments d’un contenu), et à développer des stratégies pour résoudre les problèmes pratiques qu’ils ou elles rencontrent. Cette boîte à outils peut devenir une ressource essentielle pour l’acquisition des autres production de LALI, et plus généralement, un élément central dans la formation initiale ou continue de tout professionnel travaillant dans un domaine connexe.

Comment utiliser cette boîte à outils?

Cette boîte à outils peut être utilisée de deux manières: elle peut être intégrée dans des processus de formation où elle sera utilisée collectivement, mais elle peut également être utilisée comme un outil d’auto-formation pour les enseignants / éducateurs qui souhaitent l’utiliser de manière indépendante.
Dans les deux cas, la boîte à outils est basée sur cinq étapes, présentées ci-dessous. Lorsque cela sera pertinent, nous indiquerons des variantes de la façon d’utiliser cette boîte à outils en fonction du contexte de formation en groupe ou en auto-formation.
Dans un souci de simplicité, et en raison de la forte prédominance des femmes dans ces professions nous utiliserons tout au long du texte le substantif féminin formatrice pour désigner à la fois les éducatrices et les professeures de langue et de littératie pour adultes impliquées dans un large éventail d’activités.

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2. SE FAMILIARISER AVEC NOTRE CARTE DE CONCEPTS

L’étape suivante consiste à se familiariser avec certains concepts et modèles concernant la réussite des expériences d’apprentissage. Comprendre ces concepts sera important avant de répondre aux questionnaires, notamment parce qu’il peut y avoir de nouveaux concepts ou des termes techniques que nous pouvons utiliser de manière différente de celle d’autres auteurs.

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EN FORMATIONS

Pour une approche bottom-up dans les situations d’entraînement, nous recommandons de développer une exploration interactive des «ingrédients actifs» de l’apprentissage.

Par exemple, vous pouvez mener ensemble une activité de brainstorming sur les « spécificités des apprenants adultes » et les « facteurs de réussite » des formations adultes. Cela peut se faire grâce à une adaptation du « Hello game» of Thiagi [x].

Pour cela, formez de petits groupes et posez l’une des questions à chaque groupe:

  1. Quelles sont les caractéristiques qui distinguent les apprenants adultes des enfants?
  2. Quels sont les facteurs de réussite des formations pour adultes?
  3. Quelles sont vos compétences les plus appréciées en tant que formateurs adultes?

Donnez 15 minutes au travail en petits groupes puis 5 minutes à chaque groupe pour présenter ce qu’il a trouvé. De nouveaux éléments peuvent être ajoutés lors de la discussion en plénière.

[x] For the basic description of the activity please see: http://thiagi.net/archive/www/game-hello.html

3. LE PLAN ET LE PROGRAMME

L’attitude de rigidité est fréquente dans le travail du débutant et souvent associée à une rigidité de l’approche pédagogique de la formatrice qui s’en tient strictement à sa feuille de route de l’activité. C’est une manière de se rassurer, de limiter la prise de risque dans la communication avec les apprenants que le débutant a peur de ne pas gérer. Cette façon d’être et cette façon de faire bloquent toute ouverture et toute communication avec les élèves. En s’en tenant à une préparation rigide, la formatrice est sourde et aveugle devant sa classe, et le cours pourrait pratiquement se dérouler sans étudiants (Moulin, 2004).

4. QUALITE DE PRESENCE

La voix, le corps, la présence de l’éducatrice sont ses principaux outils, tout ce qu’elle fait est médiatisé par sa présence. Le mot présence évoque inévitablement une double perspective : interne et externe, présence perçue et vue. Nous avons une sensation interne de notre corps, et en même temps cette présence produit une impression visuelle aux autres participants présents. Il en va de même pour la voix, nos paysages émotionnels et nos stratégies de présentation de nous-mêmes. Notre méthode basée sur la vidéo aidera à combler cet écart apparent entre l’interne et l’externe, vous aidant à utiliser les sensations intérieures comme rétroaction de manière plus délibérée, avec un plus de conscience.

5. RAPPORT AUX PARTICIPANTS: HORIZONTALITÉ, VERTICALITÉ

Comment nous adressons-nous aux participants, quels types de relations produisons-nous ?

A quoi correspond cette dimension?

L’une des principales caractéristiques d’une expérience d’apprentissage est la distance hiérarchique entre les apprenants et les enseignants. Dans un cadre vertical, les rôles sont très asymétriques: l’enseignant est considéré comme celui possédant les connaissances pertinentes, chargé de les transmettre aux apprenants, qui sont des récepteurs passifs. Dans un cadre horizontal, les contributions des participants sont valorisées, leurs expériences considérées comme importantes.

Paris, Centre Pompidou
Les participants étaient amenés à se présenter à travers les œuvres d’art exposées dans cette salle. On leur a demandé de repérer des œuvres qui leur rappelaient leurs origines, qui pouvaient être reliées à leur profession ou qui pouvaient avoir un rapport avec leur futur. Une fois les œuvres sélectionnées, les participants expliquaient leur choix.

Download pdf: LALI PAYSAGE PEDAGOGIQUE

LALI Questionnaire PAYSAGE PEDAGOGIQUE

 

6. PAYSAGE PEDAGOGIQUE

Quelle est la nature / la structure du processus d’apprentissage et des activités proposées?

A quoi correspond cette dimension?

Il est peut-être difficile de trouver quelqu’un qui s’opposerait à l’idée d’utiliser un ensemble de méthodes et activités « diversifiées ». Mais que signifie en fait « diversifié » ? Comment méthodes et activités peuvent être différentes au fond ? La sélection ci-dessous offre un aperçu de diverses approches, principalement basées sur les développements récents dans le domaine des neurosciences éducatives. Le fait que ces approches soient étayées par des découvertes récentes de la neuropsychologie ne signifie pas que certaines de ces techniques n’aient pas été appliquées depuis des siècles, mais plutôt que de nouvelles preuves soutiennent encore les avantages qu’elles peuvent apporter. Comme précédemment, notre objectif n’est pas de vous imposer ces démarches. Que le formateur souhaite utiliser l’une ou l’autre approche devrait dépendre du contexte de son travail, de sa propre prédisposition, etc. Au lieu de cela, nous continuons à vous offrir un miroir pour explorer vos préférences, vos normes et comment elles deviennent réalité dans vos interventions.

EXTRAIT Paris, Louvre, De l´art et dáutre

Le participant a été demandé de choisir un élément architectural interessant sur un des tableaux de la salle. Il guide le groupe entier, y compris les formateurs, vers son choix: 1) Le participant sélectionne un element graphique specifique 2) Il produit verbalement des éléments déscriptivs correspondants 3) Il manifeste qu´il s´est approprié d´autres oeuvres d´art en expliquant son choix au reste du groupe

Download pdf LALI LA PLACE ET L’UTILISATION DE L’ART

LALI Questionnaire LA PLACE ET L’UTILISATION DE L’ART

7. LA PLACE ET L’UTILISATION DE L’ART

Comment utiliser l’art dans le processus d’apprentissage et à quoi sert-il ?

Une brève introduction de ce que c’est

Dans votre enseignement, vous utilisez peut-être déjà des œuvres d’art. Cette section peut vous offrir une source d’inspiration sur la façon d’utiliser les œuvres d’art comme ressources pédagogiques. Dans le projet LALI, l’objectif était de tester comment l’utilisation d’œuvres d’art pouvait enrichir l’enseignement de la langue locale et de la littératie aux migrants ou aux apprenants adultes peu qualifiés. Nous avons découvert que l’intégration de l’art peut être enrichissant à, au moins, six aspects différents, sur lesquels nous revenons ci-dessous.

LALI Reféférences


Réactions des professionnels (Turku)

Université de Turku : Atelier pour le groupe cible

– très bien fait et intéressant
– utile pour le développement de la réflexion des enseignants
– les déclarations sont très liées au contexte et donc difficiles à utiliser parfois
– a aidé à voir un plan d’action


Engagements individuels formulés lors d’un atelier pour des professionnels (Vienne)

Travail de groupe à Vienne


« Je vais poser des questions ouvertes et m’ouvrir à de nombreuses réponses possibles et de nouvelles questions des participants » (formateur de langue, Vienne)

« Je laisserai plus d’espace aux participants lorsqu’ils apprendront et travailleront sur des exercices. » (formateur de langue, Vienne)
« Je vais utiliser des œuvres d’art pour partager avec les participants des aspects de leur propre culture. » (formateur de langue, Vienne)

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